Ndjoua, Yia, Kao, Pierre et Sansong forment une famille unie et soudée.
Patriarche d’une grande famille qui a fui le Laos,
puis la Thaïlande, Yia Moua, vice-président de la Fédération de kung-fu,
organise les championnats de France, à Limoges (au dojo
Robert-Lecomte), ce week-end. L’occasion de mettre en avant son parcours
ainsi que la réussite de sa famille.
Il est planté là, au milieu de la salle. Comme un
punching-ball, Yia Moua encaisse les coups. Sans bouger. Sans broncher.
La scène est étonnante, l'image, saisissante. Ce tableau en dit long sur
le personnage. Sur sa vie, sur son parcours. Sur son passé, surtout.
« On faisait des meubles avec des cageots »
Un
passé qui ressemble à beaucoup d'autres. Ici, à Limoges. Mais également
en Limousin, en France ou aux États-Unis. Cette histoire qui s'est
répétée dans des milliers de familles asiatiques.
Déchirées par la
guerre, arrachées à leurs racines, éparpillées aux quatre vents.
Obligées de quitter, pour beaucoup, l'opulence, une belle maison, un
grand jardin, pour se retrouver sans rien. Seules face à un monde
nouveau. Sans repères. Sans armes.
«
On est arrivés en Haute-Vienne, à Beaubreuil, en 1979, se
souvient Yia Moua.
On ne parlait pas français, on ne savait pas faire
fonctionner un disjoncteur. Lorsqu'on s'est retrouvés dans notre
appartement sans eau et sans électricité, on était désemparés. » À ses
côtés, sa femme, Ndjoua, ajoute dans un souffle :
« On n'avait rien, on
était obligés de récupérer des cageots pour faire des meubles. » Ils
n'en diront pas plus. Par pudeur.
« Nos parents sont épanouis »
Leur
fille, Kao, glissera simplement : « Mon père a commencé à travailler à
17 ans comme simple ouvrier. Il est désormais dans le pôle création
d'une entreprise de porcelaine. Aujourd'hui, nos parents sont épanouis
dans leur vie professionnelle (
sa mère travaille également dans la porcelaine), privée et sportive. »
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